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<p><strong>Conjoncture &ndash;</strong> Les &eacute;leveurs le savent qu&rsquo;avec le r&eacute;chauffement climatique, les &eacute;pizooties vont se multiplier. Le paysage sanitaire europ&eacute;en et de la France en particulier est tr&egrave;s pr&eacute;occupant. Les derni&egrave;res mesures prises par la ministre de l&rsquo;Agriculture, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/dnc-les-eleveurs-s-insurgent-contre-l-arret-temporaire-des-exportations-de-bovins" target="_blank" title="">concernant la dermatose nodulaire contagieuse</a>, d&eacute;montrent l&rsquo;importance du sujet. En 2007-2008, une premi&egrave;re vague de FCO 4 et 8&nbsp;s&rsquo;abattait sur le centre du pays. En 2023, la FCO3 a envahi le territoire malgr&eacute; toutes les mesures de restriction avec de lourdes cons&eacute;quences sur les &eacute;levages du nord du pays. En 2025, c&rsquo;est tout l&rsquo;Ouest qui est touch&eacute;. En 2024, la d&eacute;couverte de deux&nbsp;cas de FCO 12&nbsp;aux Pays-Bas, la remont&eacute;e via l&rsquo;Espagne de la FCO 1 et la MHE qui reste pr&eacute;sente toujours pr&eacute;sente, renforce cette sensation d&rsquo;impuissance face &agrave; l&rsquo;apparition de nouvelle maladie, renforc&eacute;e par le r&eacute;chauffement climatique. La DNC, qui est limit&eacute;e en nombre de cas, est le point d&rsquo;orgue en termes de mesure de pr&eacute;caution sanitaire mis en &oelig;uvre, avec une volont&eacute; de tout mettre en place pour une &eacute;radication rapide. La seule fa&ccedil;on de se prot&eacute;ger est la vaccination obligatoire pour la DNC et volontaire pour la MHE et la FCO.</p><p>Toutes ces maladies ont des r&eacute;percussions importantes sur les mouvements d&rsquo;animaux et les contraintes apport&eacute;es pour les &eacute;changes intra et extracommunautaires. Mais ce qui est plus pr&eacute;occupant, c&rsquo;est l&rsquo;impact qu&rsquo;elles ont sur les &eacute;levages et les &eacute;leveurs eux-m&ecirc;mes. Les pertes et les frais g&eacute;n&eacute;r&eacute;s pour soigner les animaux atteints ou pr&eacute;ventifs sur les autres sont cons&eacute;quents. La charge psychologique est d&eacute;vastatrice pour la sant&eacute; morale des &eacute;leveurs. Et c&rsquo;est sans doute ce qui est le plus grave. Les cellules de surveillance de la MSA et des chambres d&rsquo;agriculture sont sur le qui-vive, car dans les situations extr&ecirc;mes, il faut d&eacute;tecter, accompagner et r&eacute;agir vite pour &eacute;viter le pire. L&rsquo;aspect social de ces maladies est trop souvent mis au second plan face au volet commercial.</p><p>Ces &eacute;pizooties qui ont accentu&eacute; la d&eacute;cheptelisation ont des r&eacute;percussions majeures sur l&rsquo;ensemble des acteurs de la fili&egrave;re. Le premier effet est positif avec une envol&eacute;e des prix de la viande, des broutards et des veaux. Mais quand la machine se grippe, tout est remis &agrave; plat. La fermeture des exportations pour une dur&eacute;e de 15&nbsp;jours souffle le froid sur un march&eacute; du broutard en &eacute;bullition. Avec un march&eacute; &agrave; l&rsquo;arr&ecirc;t, les cons&eacute;quences ne sont pas faciles &agrave; envisager. L&rsquo;impact sur le march&eacute; espagnol se fait d&eacute;j&agrave; sentir. Les exportations d&rsquo;animaux vivants sont actuellement paralys&eacute;es. Cependant, les pays importateurs d&rsquo;animaux vivants maintiennent leur demande, qu&rsquo;ils couvrent d&eacute;sormais gr&acirc;ce &agrave; des importations en provenance d&rsquo;Argentine, d&rsquo;Uruguay ou du Br&eacute;sil, pays disposant de structures d&rsquo;exportation bien &eacute;tablies et d&rsquo;&eacute;carts de prix significatifs. Les &eacute;leveurs espagnols qui produisaient pour l&rsquo;export maritime disposent d&eacute;sormais d&rsquo;animaux d&eacute;j&agrave; lourds et doivent rediriger leur production vers le march&eacute; national ou UE. En Italie, si les petits op&eacute;rateurs ont suspendu leurs mises en place, les &eacute;levages de grande taille, qui ach&egrave;tent des animaux de mani&egrave;re r&eacute;guli&egrave;re, se tournent d&eacute;sormais vers des broutards d&rsquo;origine tch&egrave;que ou irlandaise, m&ecirc;me si ces importations sont complexes pour des animaux qui doivent d&rsquo;ordinaire traverser le territoire Fran&ccedil;ais.</p><p>La France est &agrave; l&rsquo;arr&ecirc;t pour tout le secteur maigre, avec des op&eacute;rateurs soucieux de la dur&eacute;e de blocage et des conditions qui seront demand&eacute;s pour la r&eacute;ouverture des &eacute;changes. Avec une m&eacute;t&eacute;o saisonni&egrave;re moins favorable, les volumes mis en march&eacute; seront-ils en accord avec une demande export priv&eacute;e de marchandise&nbsp;? Le secteur le plus impact&eacute; par cette d&eacute;cision de blocage des exportations est celui des petits veaux, car en pleine p&eacute;riode de v&ecirc;lage le d&eacute;bouch&eacute; int&eacute;rieur n&rsquo;est pas suffisant. Sur un march&eacute; d&eacute;j&agrave; en forte tension depuis une semaine, cette d&eacute;stabilisation accentue une pression sur les prix qui &eacute;tait d&eacute;j&agrave; act&eacute;e (avant le blocage).</p><p>Le march&eacute; de la viande est de son c&ocirc;t&eacute; impact&eacute;, par les difficult&eacute;s et les contraintes administratives et sanitaires pour d&eacute;placer les animaux vers les outils d&rsquo;abattages dans la zone r&eacute;glement&eacute;e. Le reste du territoire reste impact&eacute; par la faiblesse de l&rsquo;offre.</p><p><a href="https://www.pleinchamp.com/les-cours/betail-vif" target="_blank">Cliquer ici pour retrouver tous vos cours sur le b&eacute;tail vif </a></p>


Depuis 20 ans, la France et l’Europe subissent les attaques d’épizooties venues pour la plupart d’Afrique, en conséquence du réchauffement climatique et de l’adaptation des insectes vecteurs.

Conjoncture : Un paysage sanitaire très préoccupant

<p>Contrairement au Mercosur, l&rsquo;accord de libre-&eacute;change avec la Tha&iuml;lande se n&eacute;gocie sans bruit. Aucune communication officielle du gouvernement, aucun d&eacute;bat parlementaire. Men&eacute;es par la Commission europ&eacute;enne, les discussions se sont d&eacute;roul&eacute;es en toute discr&eacute;tion. Elles avaient&nbsp;commenc&eacute; en 2013, suspendues par le coup d&rsquo;&Eacute;tat de 2014, avant de reprendre il y a deux ans.&nbsp;Faute de m&eacute;diatisation,<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/mercosur-mort-a-coup-sur-face-a-la-tour-eiffel-la-confederation-paysanne-en-appelle-a-emmanuel-macron" target="_blank" title=""> la mobilisation des agriculteurs fran&ccedil;ais n&rsquo;a pas &eacute;merg&eacute;</a>. Et pourtant, la baisse des droits de douane en faveur de la Tha&iuml;lande pourrait bien mettre au pilori la fili&egrave;re de la volaille fran&ccedil;aise - sans parler du riz et du thon. Les r&eacute;percussions seront tout aussi importantes que celles du Mercosur : d&eacute;pendance accrue aux produits &eacute;trangers, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/dossier-ue-mercosur-un-ocean-de-distorsions-de-concurrence-et-de-differentiels-de-competitivite" target="_blank" title="">distorsion des prix, concurrence d&eacute;loyale</a>, flou sur les normes sanitaires, etc&hellip;</p><h2><strong>Le poulet tha&iuml;landais joue &agrave; domicile</strong></h2><p>Mais pourquoi l&rsquo;Union europ&eacute;enne pousserait-elle un tel accord alors que la fili&egrave;re avicole fran&ccedil;aise est d&eacute;j&agrave; prise en &eacute;tau entre les importations br&eacute;siliennes, ukrainiennes et asiatiques ? La d&eacute;cision est avant tout g&eacute;opolitique. Pour Bruxelles, il s&rsquo;agit de multiplier les accords bilat&eacute;raux pour s&eacute;curiser ses cha&icirc;nes d&rsquo;approvisionnement et <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/guerre-et-paix-a-la-trump" target="_blank" title="">ne plus d&eacute;pendre des humeurs des Etats-Unis</a> ni de la m&eacute;fiance de la Chine.&nbsp;</p><p>De son c&ocirc;t&eacute;, la Tha&iuml;lande, elle, n&rsquo;a pas attendu cet accord pour s&rsquo;installer sur le march&eacute; europ&eacute;en. Elle est d&eacute;j&agrave; l&rsquo;un des principaux exportateurs de volaille vers l&rsquo;UE, avec une sp&eacute;cialisation sur les produits transform&eacute;s - nuggets, &eacute;minc&eacute;s, pr&eacute;parations industrielles - qui arrivent en masse et &agrave; bas co&ucirc;t dans nos assiettes. L&rsquo;accord lui offrirait de p&eacute;renniser et d&rsquo;&eacute;largir son acc&egrave;s au march&eacute; europ&eacute;en, de s&eacute;curiser ses exportations et de consolider sa position face aux g&eacute;ants br&eacute;siliens et ukrainiens.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/filiere-de-la-volaille-le-marche-francais-se-fait-plumer" target="_blank" title="">Fili&egrave;re de la volaille : le march&eacute; fran&ccedil;ais se fait plumer</a>
</aside>
<h2><strong>L&rsquo;origine se perd en route</strong></h2><p>Pendant que Bruxelles n&eacute;gocie, la France continue d&rsquo;accro&icirc;tre ses importations de volaille, en particulier sur les produits transform&eacute;s. Selon l&rsquo;interprofession de la volaille de chair, Anvol : &ldquo;les premiers chiffres 2025 confirment la pr&eacute;dominance des filets dans les importations (+8,4 % sur 6 mois) et la pouss&eacute;e des pr&eacute;parations (+14,1 % sur 6 mois), (...), ces deux types de produits sont tr&egrave;s utilis&eacute;s par les professionnels de la restauration hors domicile (RHD)&rdquo;.<br>Les volumes augmentent, mais la tra&ccedil;abilit&eacute; reste en retrait. <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/l-origine-de-toutes-les-viandes-gravee-dans-la-carte-de-tous-les-restaurants" target="_blank" title="">Depuis f&eacute;vrier 2025, l&rsquo;origine de la volaille doit &ecirc;tre indiqu&eacute;e en restauration.</a> Mais cette obligation ne concerne pas les viandes d&eacute;j&agrave; pr&eacute;par&eacute;es ou transform&eacute;es. Autrement dit, les plats industriels &eacute;chappent &agrave; l&rsquo;&eacute;tiquetage. Des nuggets au poulet tha&iuml;landais, &ccedil;a vous tenterait&#8239;? De toute fa&ccedil;on, vous ne le saurez pas.</p><h2><strong>Le standard &agrave; la peine</strong></h2><p>La fili&egrave;re avicole fran&ccedil;aise, d&eacute;j&agrave; sous pression, peine &agrave; r&eacute;pondre &agrave; la demande. Depuis 2019, la consommation de volailles a progress&eacute; de +15 % (source ITAVI). R&eacute;sultat : les importations de poulets standard se multiplient. Un poulet sur deux consomm&eacute; en France vient de l&rsquo;&eacute;tranger. Selon FranceAgriMer, les importations europ&eacute;ennes de viande de volaille en provenance de pays tiers ont augment&eacute; de 11 %&nbsp; au premier semestre 2025, avec en t&ecirc;te le Br&eacute;sil (38 %) et la Tha&iuml;lande (19 %). A l&rsquo;&eacute;chelle nationale, les poulets tha&iuml;landais repr&eacute;sentent 40 000 tonnes.&nbsp;</p><h2><strong>La remontada fran&ccedil;aise</strong></h2><p>Face &agrave; la mont&eacute;e des importations, la fili&egrave;re tente d&rsquo;inverser la tendance. En 2025, la production nationale a progress&eacute; de +2,4&#8239;% sur six mois. Mais les volumes venus de l&rsquo;&eacute;tranger restent majoritaires, port&eacute;s par une consommation toujours plus orient&eacute;e vers les produits standards et bon march&eacute;.<br>Pour r&eacute;pondre &agrave; cette demande,<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/volailles-de-chair-le-plan-de-l-anvol-pour-reprendre-20-points-a-l-import" target="_blank" title=""> la fili&egrave;re pr&eacute;voit la construction de 400 poulaillers d&rsquo;ici cinq ans, soit 80 nouveaux sites par an. </a>Mais sur le terrain, l&rsquo;acceptabilit&eacute; reste fragile. Les Fran&ccedil;ais veulent manger local, mais rechignent &agrave; voir un poulailler s&rsquo;installer, m&ecirc;me &agrave; plusieurs kilom&egrave;tres de chez eux. Se sont-ils d&eacute;j&agrave; rendus dans un &eacute;levage de poulets standards, abattus &agrave; 35 jours &#8239;?&nbsp;On veut de la volaille fran&ccedil;aise, mais pas de poulailler pr&egrave;s de chez soi, m&ecirc;me quand il ne fait ni bruit, ni odeur. Cherchez l&rsquo;erreur.<br>Poulailler ou non, le logo &ldquo;volaille fran&ccedil;aise&rdquo; reste un pr&eacute;cieux outil pour identifier une viande n&eacute;e, &eacute;lev&eacute;e et abattue en France. Un rep&egrave;re clair pour les consommateurs.<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-volaille-affiche-une-belle-croissance-en-grande-partie-grace-aux-importations" target="_blank" title=""> Sur le haut de gamme, la volaille fran&ccedil;aise est reconnue partout dans le monde </a>pour sa finesse, son go&ucirc;t et l&rsquo;empreinte de son terroir : poulet jaune des Landes, pintade fermi&egrave;re, chapon de Bourgogne, canard du Sud-Ouest, dinde noire de Normandie, volaille de Bresse&hellip;</p><h3>voir aussi :<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-foret-des-landes-royaume-du-poulet-fermier-en-liberte" target="_blank" title=""> la for&ecirc;t des Landes, royaume du poulet fermier en libert&eacute;&nbsp;</a></h3><p>Le poulet standard fran&ccedil;ais, lui aussi, r&eacute;pond &agrave; des exigences : bien nourri, sans hormones de croissance, &eacute;lev&eacute; et abattu dans les r&egrave;gles, avec le respect du bien-&ecirc;tre animal et des acteurs de la fili&egrave;re. Une qualit&eacute; encadr&eacute;e, une tra&ccedil;abilit&eacute; assur&eacute;e, une fili&egrave;re structur&eacute;e. Et &ccedil;a, ni Mercosur ni trait&eacute; avec la Tha&iuml;lande ne pourront l&rsquo;&eacute;galer.&nbsp;</p>


Pendant que l’accord du Mercosur entre dans sa phase finale, un autre traité de libre-échange pourrait être signé d’ici la fin de l’année : celui entre l’Union européenne et la Thaïlande. Plus discret, moins commenté, il pourrait avoir des  conséquences tout aussi lourdes sur notre agriculture

Pendant que le Mercosur monopolise l’attention, l’accord Thaïlande–UE menace la volaille française

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